Exposition Terre, Terrain, Territoire 2024-2025
L'exposition « Terre, Terrain, Territoire » accueillie sur le territoire du Pays de Sarrebourg le 20 novembre 2024 sous le titre « Changer de regard sur les sols, Une autre lecture du territoire » a été inaugurée le mardi 10 décembre dernier à la galerie LAC 2 Sarre du Collège de Lorquin.
Cette expo itinérante a été conçue par l’agence ANMA Architectes Urbanistes (Paris) en partenariat avec la Fondation d’entreprise ANMA et produite par le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement Rhône Métropole (CAUE 69).
"Terre, Terrain, Territoire" prend la forme d'un parcours pédagogique visant à susciter la réflexion sur les valeurs écologiques de la Terre, les enjeux économiques d’un Terrain et la manière dont un Territoire peut concilier ces deux dimensions. Le thème sera enrichi par diverses animations proposées par plusieurs partenaires, à chaque étape du parcours tel que présenté dans le programme à retrouver sur le site Internet du Pays de Sarrebourg.
Lors de cette inauguration, M. Camille Zieger, Président du PETR, M. Jean-Pierre Jully, Maire de Lorquin, M. Philippe Dillmann, Proviseur du Collège, puis Mme Nathalie Bautz, Référente Culture et Coordinatrice de la Galerie du collège, ont eu l’honneur de prononcer un discours de bienvenue devant les invités présents.
La seconde partie de la soirée a donné la place aux invités d’honneur : Mme Mélusine Hucault, architecte-urbaniste de l’ANMA et M. Henri Hasser, Président du SCoT de l’Agglomération Messine (SCoTAM) et Elu-référent des SCoT du Grand-Est. Mme Hucault a présenté l’exposition et le contexte dans lequel elle a été conçue, expliquant en détail les enjeux de l’exploitation des sols, mettant en évidence l’interdépendance entre surface et sous-sol, et en mettant en parallèle la mémoire de la Terre et celle de l’Homme, le sol vivant passant de la notion de contrainte à la notion de services rendus par la Nature. M. Hasser a apporté son témoignage, à la fois en tant que Président d’un SCoT et élu dans la commune de Ban Saint-Martin, précisant qu’on a désormais changé d’époque dans la manière d’aménager un territoire, où il est nécessaire de faire attention à la nature des sols. L’élu, dans ses responsabilités, est sans cesse confronté à la nécessité de répondre aux besoins des concitoyens, mais aussi à ses aspirations, tout en étant amené à intégrer la valeur agronomique et écologique dans la planification. Leurs interventions ont fait naître un échange enrichissant d’idées entre les participants, où chaque personne a pu exprimer sa vision :
- Comment compenser un sol qui a mis des milliers d’année pour se former ?
- Comment faire face aux réalités sociales ?
- Le rêve de la maison individuelle.
- Le monde agricole qui ne souhaite plus de prélèvement foncier.
- L’interrogation sur les formes des zones économiques et sur les nouvelles formes urbaines.
- La nécessité d’apporter un véritable changement en matière de fiscalité pour changer de paradigme sur le foncier.
L'évènement s'est clôturé par une découverte libre de l’exposition, que vous pouvez dès à présent visiter à votre tour jusqu'au 20 décembre au collège !
→ La prochaine étape de l'exposition se fera du 23 décembre 2024 au 15 février 2025 à la Médiathèque Pierre MESSMER de Sarrebourg, avec notamment le Café littéraire le 25 janvier 2025 où sera mis à l’honneur l’ouvrage « Humus » de Gaspard KOENIG (Prix Interallié, Jean-Giono, Transfuge et Finaliste du Goncourt). Vous y êtes tous invité.es !
CAFE LITTERAIRE A LA BIBLIOTHEQUE PIERRE MESSMER
Après une première escale à la galerie LAC du Collège des Deux Sarres à Lorquin, l’exposition « Terre Terrain Territoire » poursuit son itinéraire au Pays de Sarrebourg en étant actuellement présente jusqu’au 15 février à la Médiathèque Pierre MESSMER de Sarrebourg.
C’est ainsi que le PETR a eu le plaisir de solliciter la médiathèque, afin qu’elle puisse à sa manière contribuer au panel d’animations qu’il organise dans la cadre de l’accueil de cette exposition. C’est ainsi qu’avec l’accord de Virginie MUSIAL, Directrice de la médiathèque, il a été proposé de mettre cet ouvrage à l’honneur lors du Café littéraire du 25 janvier dernier.
En effet, rappelons que ces animations invitent à « Changer de regard sur les sols et avoir une autre lecture du territoire » permettant d’interroger d’autres acteurs que les architectes-urbanistes et élargir ainsi le champ de vision à d’autres disciplines, jusqu’à la littérature, la sociologie et la philosophie, d’où l’ouvrage « Humus » de Gaspard KOENIG.
Créés depuis 2010, les Cafés littéraires de la Médiathèque de Sarrebourg sont les lieux d’échanges incontournables pour parler de différents ouvrages avec toujours un thème de prédilection. Humus nous emmène à la rencontre de deux protagonistes, Arthur et Kévin, tous deux étudiants à AgroParis Tech, le premier, issu d’une famille bourgeoise et urbaine, le second venant du monde rural et dont la famille, certes travailleuse mais qui peine à joindre les deux bouts. Mais tous deux, assis côte à côte sur le banc de l’amphithéâtre, sont un jour saisi des propos d’un vieux professeur, Marcel Combe, qui met toutes ses longues années de recherches dans un seul espoir : Sauver le monde par les vers de terres. En chacun des deux protagonistes émerge un projet en lien avec des vers de terre et chacun va emprunter sa route pour parvenir à la concrétisation de son projet. Mais voilà que les deux vont être emportés dans un système et une organisation dans lesquels ils vont être happés malgré eux, chacun dans un système en total opposition à l’autre, mais qui se rejoignent dans leurs extrêmes, aussi destructeurs l’un comme l’autre.
Autour de la table, ceux qui ont lu l’ouvrage, d’autres qui l’avaient commencé et d’autre encore qui ne l’avaient pas lu. Tout l’exercice était d’échanger sans trop dévoiler la fin. Que l’on préfère Arthur ou Kévin, chacun a reconnu la qualité de l’écriture de Gaspard KOENIG, qui a su avec subtilité aborder l’actualité d’aujourd’hui : celle de sols détruits, d’une biodiversité qui s’effondre par des pratiques agricoles ou d’aménagement désormais remis en cause.
Ce Café littéraire s’inscrit bien dans l’esprit de l’exposition…
Toujours est-il que l’ouvrage a réussi à faire changer de regard sur les vrais héros de l’histoire : les vers de terre.
Dates à retenir :
- 18 et 25 février 2025 : Soirées Café qu’hibou autour de des sols et 23 février après-midi : Fresque des sols animée par HOP’LA Transition au Tiers Lieu rural du Couvent de Saint-Jean-de-Bassel
- 4 et 5 mars 2025 : Formation de 2 jours à destination des professionnels « Découvrir et faire découvrir les sols, sensibiliser à la vie des sols » au Centre Nature et Sport de Mittersheim
- 6 mars 2025 au matin : Séquence montée en compétences des élus et techniciens en charge de l’urbanisme au Centre Nature et Sport de Mittersheim avec Fresque des sols
De par le substrat géologique sur lequel ils se sont formés, le climat, l’hydrologie, etc… les sols forgent un territoire et son patrimoine.
Dans nos territoires, les sols ont été découpés en parcelles, formant des parcellaires et par conséquent une diversité de terrains selon l’usage que l’on en fait.
Le foncier sur terrain constructible, et d’autant plus lorsqu’il est déjà urbanisé, coûte plus cher que celui situé sur terrain agricole ou naturel ; construire sur un champ, une friche ou sur la ville n’a pas le même prix. Or un sol qui a été bétonné ou artificialisé à travers l’urbanisation ou certaines pratiques agricoles, a perdu toute sa substance et pratiquement plus aucune vie n’y est présente. Alors que les terres agricoles ou les terres naturelles présentent des sols riches en biodiversité (selon les pratiques d’exploitation utilisées).
Sol vivant, fonctionnel ou inerte : la valeur écologique d’un sol diffère de sa valeur économique ou agronomique. Quelle est finalement la véritable valeur d’un sol ?
L’équation se complexifie lorsque l’on y ajoute la dimension temporelle : un sol met des milliers d’années à se former alors que quelques heures de travaux d’aménagement et de construction suffisent à le détruire de façon quasi irréversible.
Devant cet écart de temps vertigineux, cette exposition interroge également sur la responsabilité des sociétés humaines vis-à-vis des générations futures et vis-à-vis de la terre à l’échelle planétaire …et nous pousse à prendre conscience de la nôtre vis-à-vis de l’espace que nous occupons ou de la parcelle de terrain à l’échelle de la propriété privée.
La manière dont l’humain gère le sol ne doit-elle pas trouver à la fois sa limite et sa réponse dans le concept de « biens communs » qui finirait peut-être par réconcilier l’histoire humaine et celle des sols ? Le mot latin humus, comme d'ailleurs le mot homo « homme », proviennent bien de la même racine indo-européenne qui signifie terre.
Haut de page