Café littéraire autour de l'ouvrage Humus de Gaspard KOENIG

 

image café littéraire

 (image Républicain Lorrain)

 

Après une première escale à la galerie LAC du Collège des Deux Sarres à Lorquin, l’exposition « Terre Terrain Territoire » poursuit son itinéraire au Pays de Sarrebourg en étant actuellement présente jusqu’au 15 février à la Médiathèque Pierre MESSMER de Sarrebourg.

C’est ainsi que le PETR a eu le plaisir de solliciter la médiathèque, afin qu’elle puisse à sa manière contribuer au panel d’animations qu’il organise dans la cadre de l’accueil de cette exposition. C’est ainsi qu’avec l’accord de Virginie MUSIAL, Directrice de la médiathèque, il a été proposé de mettre cet ouvrage à l’honneur lors du Café littéraire du 25 janvier dernier.

En effet, rappelons que ces animations invitent à « Changer de regard sur les sols et avoir une autre lecture du territoire » permettant d’interroger d’autres acteurs que les architectes-urbanistes et élargir ainsi le champ de vision à d’autres disciplines, jusqu’à la littérature, la sociologie et la philosophie, d’où l’ouvrage « Humus » de Gaspard KOENIG.

 

Créés depuis 2010, les Cafés littéraires de la Médiathèque de Sarrebourg sont les lieux d’échanges incontournables pour parler de différents ouvrages avec toujours un thème de prédilection. Humus nous emmène à la rencontre de deux protagonistes, Arthur et Kévin, tous deux étudiants à AgroParis Tech, le premier, issu d’une famille bourgeoise et urbaine, le second venant du monde rural et dont la famille, certes travailleuse mais qui peine à joindre les deux bouts. Mais tous deux, assis côte à côte sur le banc de l’amphithéâtre, sont un jour saisi des propos d’un vieux professeur, Marcel Combe, qui met toutes ses longues années de recherches dans un seul espoir : Sauver le monde par les vers de terres. En chacun des deux protagonistes émerge un projet en lien avec des vers de terre et chacun va emprunter sa route pour parvenir à la concrétisation de son projet. Mais voilà que les deux vont être emportés dans un système et une organisation dans lesquels ils vont être happés malgré eux, chacun dans un système en total opposition à l’autre, mais qui se rejoignent dans leurs extrêmes, aussi destructeurs l’un comme l’autre.

 

Autour de la table, ceux qui ont lu l’ouvrage, d’autres qui l’avaient commencé et d’autre encore qui ne l’avaient pas lu. Tout l’exercice était d’échanger sans trop dévoiler la fin. Que l’on préfère Arthur ou Kévin, chacun a reconnu la qualité de l’écriture de Gaspard KOENIG, qui a su avec subtilité aborder l’actualité d’aujourd’hui : celle de sols détruits, d’une biodiversité qui s’effondre par des pratiques agricoles ou d’aménagement désormais remis en cause.

Ce Café littéraire s’inscrit bien dans l’esprit de l’exposition…

Toujours est-il que l’ouvrage a réussi à faire changer de regard sur les vrais héros de l’histoire : les vers de terre.

 

Dates à retenir :

  • 18 et 25 février 2025 : Soirées Café qu’hibou autour de des sols et 23 février après-midi : Fresque des sols animée par HOP’LA Transition au Tiers Lieu rural du Couvent de Saint-Jean-de-Bassel
  • 4 et 5 mars 2025 : Formation de 2 jours à destination des professionnels « Découvrir et faire découvrir les sols, sensibiliser à la vie des sols » au Centre Nature et Sport de Mittersheim
  • 6 mars 2025 au matin : Séquence montée en compétences des élus et techniciens en charge de l’urbanisme au Centre Nature et Sport de Mittersheim avec Fresque des sols

 

De par le substrat géologique sur lequel ils se sont formés, le climat, l’hydrologie, etc… les sols forgent un territoire et son patrimoine.

Dans nos territoires, les sols ont été découpés en parcelles, formant des parcellaires et par conséquent une diversité de terrains selon l’usage que l’on en fait.

Le foncier sur terrain constructible, et d’autant plus lorsqu’il est déjà urbanisé, coûte plus cher que celui situé sur terrain agricole ou naturel ; construire sur un champ, une friche ou sur la ville n’a pas le même prix. Or un sol qui a été bétonné ou artificialisé à travers l’urbanisation ou certaines pratiques agricoles, a perdu toute sa substance et pratiquement plus aucune vie n’y est présente. Alors que les terres agricoles ou les terres naturelles présentent des sols riches en biodiversité (selon les pratiques d’exploitation utilisées).

Sol vivant, fonctionnel ou inerte : la valeur écologique d’un sol diffère de sa valeur économique ou agronomique. Quelle est finalement la véritable valeur d’un sol ?

L’équation se complexifie lorsque l’on y ajoute la dimension temporelle : un sol met des milliers d’années à se former alors que quelques heures de travaux d’aménagement et de construction suffisent à le détruire de façon quasi irréversible.

Devant cet écart de temps vertigineux, cette exposition interroge également sur la responsabilité des sociétés humaines vis-à-vis des générations futures et vis-à-vis de la terre à l’échelle planétaire …et nous pousse à prendre conscience de la nôtre vis-à-vis de l’espace que nous occupons ou de la parcelle de terrain à l’échelle de la propriété privée.

La manière dont l’humain gère le sol ne doit-elle pas trouver à la fois sa limite et sa réponse dans le concept de « biens communs » qui finirait peut-être par réconcilier l’histoire humaine et celle des sols ? Le mot latin humus, comme d'ailleurs le mot homo « homme », proviennent bien de la même racine indo-européenne qui signifie terre.

 

 

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