Les empreintes de l'histoire
A travers la découverte de nombreux silex et haches, de nombreux vestiges attestent de la présence de l’Homme durant le Néolithique.A l’époque celtique, la terre du Pays de Sarrebourg est fréquentée à la fois par les tribus celtes des Leuques, des Médiomatriques et des Triboques. Parmi ces vestiges, quelques sites remarquables sont à découvrir.
Le sommet du Donon, situé géographiquement sur la ligne de crêtes séparant le versant ouest (côté lorrain) et le versant est (côté alsacien) du Massif Vosgien, domine de ses 1009 mètres le plateau lorrain.
Administrativement, le Donon se situe dans le Bas-Rhin. Sur son flanc septentrional naissent les verdoyantes vallées de la Sarre Blanche et de la Sarre Rouge. Ce sommet témoigne de par ses vestiges une forte présence humaine et l’existence d’un carrefour important. Des recherches ont permis d’exhumer des outils de l’Age du Bronze et du Fer, tantôt des instruments domestiques, tantôt des armes rudimentaires.
La découverte d’armes de pierre laisse pressentir qu’il pouvait aussi servir de sommet-refuge flanqué d’ouvrages défensifs. Sur les versants ouest et sud-est, des levées de terre régulières qui s’étendent encore sur plusieurs mètres, sont les restes d’une muraille d’enceinte antique. Il y a un rapport étroit entre la conception de cet ouvrage et l’étymologie du lieu, puisque Donon provient du nom celtique Dunum, signifiant montagne ou enceinte fortifiée. Le rôle assumé par le Donon est celui de place forte ou de poste frontière défensif.
Sa vocation est aussi celle d’être un haut lieu cultuel où les traditions celtiques et les cultes gallo-romains ont pu se rencontrer et entrer en osmose.Avant l’arrivée des Romains, on invoquait le dieu guerrier, le Teutatès des Celtes.
Avec le développement des échanges commerciaux et culturels, c’est Mercure, dieu pacifique et pourvoyeur de bienfaits qui s’impose. un temple lui est consacré (à ne pas confondre avec celui qui a été construit au XVIIIe siècle et que l’on voit aujourd’hui sur le sommet). Mercure est associé à Vosegus, dieu topique, montagnard et chasseur. D’autres stèles évoquent Taranis, Jupiter chez les Romains, ou Smertulus, l’Hercule gaulois.
D’autres ouvrages défensifs restent encore visibles sur d’autres secteurs du territoire, tel que le remarquable oppidum autour duquel s’est construit le village montagnard d’Haselbourg. De nombreuses recherches sont encore à faire pour découvrir les secrets de ce promontoire protohistorique protégé par un escarpement et un fossé en demi-cercle.
Trois autres sites du Pays de Sarrebourg présentent encore d’importants vestiges permettant d’avoir une belle lecture de ce qui a pu exister à l’époque gallo-romaine.
Le cimetière gallo-romain de Walscheid témoigne d’une colonisation intense par la présence d’un grand village.
Les habitations se situaient à flanc de coteau ou sur les hauteurs. Les habitations isolées constituaient des fermes groupées. Il y avait ici de véritables agglomérations qui vivaient d’élevage, d’agriculture et de la chasse.
Les tombes sont formées d’une dalle rectangulaire, posée à plat sur le sol et servant de socle à l’autre pierre dressée en forme de maison. Le cimetière était beaucoup plus important qu’il n’est aujourd’hui, en raison des pillages perpétrés notamment par les archéologues du XIXème siècle. Entouré d’un mur, il ne contient plus qu’une vingtaine de stèles-maisons, derniers vestiges d’un passé lointain.
A voir aussi sur le site : www.walscheid.com
Le site de Saint-Ulrich, de Sarrebourg vers Haut Clocher, abrite les vestiges d'une grande villa gallo-romaine, occupée du début du Ier au IVe siècle. Cette villa était le coeur d'un vaste domaine agricole, élément sans doute d'une des villes les plus importantes des Gaules. Les fouilles ont mis au jour les vestiges de plus de cent pièces, cours, galeries, caves, ainsi que des termes.
A voir aussi sur le site : www.sarrebourg.org
Connu depuis 1911, le site archéologique de la Croix-Guillaume illustre de manière remarquable l'occupation des hauteurs vosgiennes à l'époque gallo-romaine. Il concentre sur un même plateau l'ensemble des fonctions d'un hameau (habitat, activités économiques, cultes et nécropole). Les habitants avaient aménagé des terrasses pour cultiver. Les affleurements de grès offraient une ressource non négligeable. De nombreux hameaux qui communiquaient les uns avec les autres par des chemins ont ainsi été répertoriés. Ils comprenaient quelques bâtiments d'habitations et des bâtiments annexes (remises, granges, bergeries). Une vaste esplanade, partiellement empierrée, s'étendait à l'avant des bâtiments, laissant penser qu'il s'agissait d'un espace dévolu au culte.
Comme tous les hameaux de la région, celui de la Croix-Guillaume a été occupé jusqu'à la fin du IIIe siècle. On ignore encore pour quelles raisons ces populations gallo-romaines ont quitté ces lieux.
Avec l’arrivée des Romains, le territoire est placé sur un carrefour de voies antiques, où sont construites des routes pour les échanges commerciaux. On ne sait pas vraiment depuis quand date l’importante voie qui reliait Tarquimpol au Donon, appelée aujourd’hui « Voie sacré » ou « Chemin d’Allemagne ». Mais elle semble avoir été une voie majeure dont on peut encore apercevoir, par endroits, les larges dalles de grès. Elle est aujourd’hui empruntée sous forme de sentier de randonnée pédestre du Club Vosgien.
Ces voies formaient en tout cas les liens de la vie économique, sociale et culturelle. Elles étaient le trait d’union entre les régions, les peuples et leurs traditions sur un territoire déjà bien convoité.