Moments de méditation
On connaît l’impressionnant héritage que lèguent les monuments religieux. Là encore, le Pays de Sarrebourg se caractérise par le foisonnement des styles de ses édifices religieux. Et si quelques uns d’entre eux seulement sont cités, ils doivent pas faire oublier que chacun de ces monuments traduit d’une manière égale la spiritualité que l’on a voulu transmettre. Ils doivent inviter à la découverte de toutes les autres innombrables richesses du patrimoine religieux du Pays de Sarrebourg… et à la méditation.
Les églises totalement antérieures au XVIIe siècle, donc à la guerre de Trente Ans, sont rares tant les destructions engendrées par ce terrible conflit ont été considérables. L’architecture de ces édifices est assez composite en raison de leur construction étalée dans le temps : Font partie de ce types d’édifices les églises de Fénétrange, Hesse, Niederstinzel, Saint Jean de Bassel, Xouaxange, ainsi que la chapelle des Cordeliers à Sarrebourg.Il y a les églises certes constituées d’un cœur roman ou gothique, mais avec une nef qui ne permet pas de les dater avec précisions. Citons parmi ces exemples la chapelle du Grand’Eich à Réding et l’église d’Oberstinzel.Les églises reconstruites après la guerre de Trente Ans et au plus tôt vers 1710 sont le cas presque général des édifices religieux de la région du Pays de Sarrebourg.
Arrêtons-nous sur quelques édifices.
Pour leur site exceptionnel :
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De l’immense forêt vosgienne, au cœur des affleurements rocheux des Vosges de grès rose, la chapelle Saint Léon, de style roman, se dresse sur le Rocher de Dabo, l’un des sites qui font l’identité du Pays de Sarrebourg. Cette chapelle fut construite sur les restes d’une première chapelle, elle-même érigée en1828 sur les ruines d’un burg du Xe siècle, en hommage au Pape Léon IX, originaire du Pays. | |
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A l’autre bout du territoire, dans le secteur des grands étangs, l’église de Rhodes, construite sur une presqu’île, dessine sa silhouette blanche au dessus des eaux de l’étang du Stock. | |
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Au cœur d’une commune classée parmi les plus beaux villages de France, l’église prieurale de Saint Quirin avec ses trois tours à bulbes, rappelle les églises de Bohème et de Bavière. Face à la prieurale, la haute chapelle se dresse sur son promontoire rocheux, mont sacré où une première église fut construite aux alentours de 1050 sur les reliques de Saint Quirin, transportées par la nièce du pape Léon IX.
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La prieurale et la haute chapelle font partie des sept édifices religieux de la paroisse constituée des communes de Saint-Quirin, Métairies-Saint-Quirin, Turquestein-Blancrupt et Vasperviller, formant les «Sept Roses» de l’immense prieuré. |
Pour leur architecture composite :
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L'abbatiale de Hesse est un des hauts lieux de l'art roman en Lorraine. Citée déjà en 847 dans les actes de Wissembourg, elle servit en partie à l’abbaye qui fut fondée vers 1049 par les parents ou les grands parents du Pape Léon IX, Hugues et son épouse. En 1050, le pape Léon IX consacre un autel dans l’église où reposent plusieurs membres de sa parenté et dont on peut voir encore aujourd’hui les pierres tombales. La nièce de Léon IX, Serberge, devient la première abbesse de l’abbaye. L’état actuel des bâtiments date du XVIIIe siècle avec de fréquentes modifications. Ce sont sans doute les restes de l’église du XIe siècle que l’on retrouve dans les parties basses des murs du croisillon Nord et de son abside.
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De par sa position géographique, Hesse s’est trouvée ouverte à toutes les influences dont chacune a laissé des traces importantes dans la construction de l’édifice. On peut y lire les différentes étapes, dont chacune correspond à un style bien défini, et auxquelles se sont ajoutées de nombreuses réfections. Les nombreuses influences se croisent ainsi à travers les éléments architecturaux : premier gothique vosgien, influence bâloise, influences rhénanes pendant les XIe et XIIe siècles, influences lorraines du Nord puis du Sud lors de la décomposition de l’Empire germanique, inspiration lombarde). La grande unité architecturale du choeur et de son abside est une des plus belles réalisations du style roman le plus abouti. La frise qui surplombe et unit les arcatures s’étend sur une longueur de plus de dix mètres et comporte près de quarante motifs. |
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L’abbatiale de Hesse peut être comptée dans les places les plus importantes dans l’histoire de l’architecture du Moyen-Age en Alsace et en Lorraine. Autre haut lieu de l’architecture religieuse du Pays de Sarrebourg, l’église Saint Rémy de Fénétrange. |
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Sa nef romane, son aboutissement à la clarté flamboyante du chœur, les banderoles des portails, des clés de voûte, des vitraux dont les caractères gothiques laissent progressivement la place aux capitales latines des épitaphes, tout marque ici le passage du Moyen-Age à la Renaissance et aux temps modernes. |
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Pour leurs fresques remarquables :
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A l’occasion de travaux de restauration entrepris en 1977, la chapelle de Grand’Eich dédiée à Sainte Agathe de Réding, fit dévoiler, sous le plâtre de sa voûte, la présence de fresques datées du XIIIe siècle. Au nombre de quatre, dont l’une avait été malheureusement démolie, ces fresques désignaient les symboles des Quatre Evangiles : l’aigle de Saint Jean, le boeuf de Saint Luc, le lion de Saint Marc et l’ange de Saint Mathieu. |
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La représentation d’animaux ailés montrent l’influence très ancienne de la Mésopotamie ou de l’Egypte. Restaurées en 1978, elles représentent parmi la plus ancienne série de fresques de tout le département de la Moselle, la construction de la chapelle datant quant à elle de 1035. Il ne reste pratiquement plus rien de la construction de 1035. Le chœur de la chapelle présente un style très homogène, dont l’origine régionale se trouve à la chapelle des Cordeliers de Sarrebourg et dont on trouve un exemple plus complet à Saint Jean de Bassel, ou encore d’autres exemples, dans les chœurs de l’église d’Oberstinzel et de la chapelle de la Maladerie à Sarrebourg. |
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D’une toute autre époque, les fresques de l’église de Guermange ne se rencontrent nul part ailleurs, car elles sont le fruit d’une initiative personnelle de l’Abbé Abé, arrivé dans la paroisse en 1913. Frappé par la pauvreté intérieure de la nef, ce curé décida d’entreprendre avec l’aide de sa mère et de quelques paroissiens une œuvre picturale monumentale dont la réalisation nécessita quinze années de travail. | |
| L’originalité de ces fresques est de faire apparaître dans les différentes scènes bibliques des personnages du village de Guermange jusqu'à son fidèle chien au pieds des crucifiés sur le Calvaire. | ||
Pour leurs vitraux :
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Les monuments religieux nous laissent toujours un impressionnant héritage en terme de vitraux. |
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| On peut également admirer les vitraux d’art populaire du XVIIIe siècle de l’église prieurale de Saint Quirin, de la chapelle Notre Dame de L’Hor à Métairies Saint Quirin, mais aussi de l’église des Verriers à Lettenbach, chefs d’œuvre de la verrerie de la Manufacture Royale de Lettenbach. A ne pas manquer l’originale vitrail montrant le Lion de Judas de l’Arbre généalogique du Christ, de l’église contemporaine Sainte Thérèse à Vasperviller. |
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Pour leurs orgues :
La Moselle partage avec les départements alsaciens le privilège de la plus forte densité d’orgues en France. Le Pays de Sarrebourg révèle une densité d’orgues peu commune.
Au cœur de la splendeur de son mobilier baroque, la prieurale de Saint Quirin abrite un orgue réalisé en 1746 par Jean-André Silbermann, arrivé jusqu’à nous malgré les désastres qu’il a connu. Reflétant la grâce et la richesse du XVIIIe siècle, la prieurale trouve son apogée dans la restauration intégrale de l’orgue qui a retrouvé son éclat primitif. La remise en état fut confiée à Alfred Kern qui a redonné à l’orgue son intégrité en respectant à la lettre les directives manuscrites du grand maître de jadis. Les étiquettes des registres, dessinées de la main de Jean-André Silbermann furent délicatement mises à jour et soigneusement rafraîchies. De même, toutes les pièces irréparables furent reproduites selon la méthode usitée au XVIIIe siècle.
Nous nous trouvons en présence de l’unique instrument fidèle aux conceptions de Jean-André Silbermann. De la soixantaine d’instruments sortis de l’atelier de Silbermann, situé alors rue de Finkwiller, à Strasbourg, il ne reste plus au monde que trois orgues authentiques, dont celles de Saint-Quirin.
A l’église Saint Barthélémy de Sarrebourg, on peut admirer un orgue de Jean-Georges Koenig (1969, avec un buffet de 1740), côtoyant des boiseries baroques de Dominique Labroise. Mais aussi d’autres orgues avec des buffets remarquables de Jean-Frédéric Verschneider l’Aîné comme à Brouviller, Henridorff, Hilbesheim et Hommert. La collégiale Saint Rémy de Fénétrange abrite un merveilleux orgue du XVIIIe siècle, agrandi en 1841 par Georges Wegmann et restauré en 1987 par Gaston Kern. A ne pas manquer non plus les orgues de Brouderdorf, Hesse, Mittelbronn, Phalsbourg, Lorquin et Walscheid, mais aussi d’Abreschviller, Berling, Bettborn, Bisping-Belles Forêts, Niderviller, Reding et Vasperviller.
L’orgue de Réchicourt-le-Château, restauré récemment, est l’un des instruments qui anime le festival musical de la « Routes des Orgues ».
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